Balle perdue

« Balle perdue »

« Bang! une autre balle perdue
Fends la chair, il est abattu
Une autre balle sans remords qui tue
Une innocente victime, une vie de perdue

Tranquilles, ils sont tous ensemble
Dans le parc à jouer au basketball
Ou en train de chiller et chater
Sans chercher aucune animosité
Quand sort de nulle part cette Éclipse
Venant droit sur eux avec une idée fixe
Supposés protéger nos rues des voyous
Ils harcèlent encore une fois l’un de nous
À la casquette croche, pantalon traînant
Démarche titubante et linge trop grand
Tous des signes évidents d’un gangster
On a qu’à se fier à ce dont il a l’air

Bang! une autre balle perdue
Fends la chair, il est abattu
Une autre balle sans remords qui tue
Une innocente victime, une vie de perdue

La police prend de force un innocent
Le menace de le mettre en-dedans
Ceci attire l’attention dans le parc
Tous vont voir avant que la police ne l’embarque
Les policiers sont décontenancés
Les gens manifestent l’injustice du malmené
«Il n’a rien fait, laissez-le aller!
C’est mon frère, il n’est pas armé»

Bang! une balle perdue mon cul
Bang! une deuxième balle reçue
La foule fuit la rafale
Bang! une troisième balle

Une balle dans l’épaule, de quel droit?
Une balle dans le dos, pourquoi?
Une balle fatale, comme un hors-la-loi
Qui massacre une foule en émoi?
Qui tue un être cher, sans voix?
Fredy tombe à jamais, POURQUOI?

Une autre bavure policière mortelle
Qui ravage une communauté en tutelle
La police commet un autre assassinat
En la personne de Villanueva
Il ne sera plus jamais là
Mort, la police sans mandat a encore tué
Villanueva rejoint les Griffin, François et Barnabé
Dans le palmarès des victimes de policiers en déchéance
Qui salivent à l’idée d’un meurtre sans conséquence
Payée, autorisée et applaudie par l’état
Police égale ennemi est le constat

Bang! une autre balle perdue
Fends la chair, il est abattu
Une autre balle sans remords qui tue
Une innocente victime, une vie de perdue

Maintenant, plus un mot
En réponse à tous ces maux
Qui nous font souffrir âme et corps
Le silence de Villanueva est notre fort
En deuil, gardons le silence, le silence de la mort
Infligé à Fredy Villanueva à tort
Tant que la police n’aura pas de remords
Ensemble nous resterons forts.

Il faut continuer ce combat SANS violence
Face à cette force armée sans gouvernance
Face à ce gouvernement sans conscience
Face à cette ville pleine de déficience
Il faut continuer ce combat
Pour nous, nos enfants et la famille Villanueva
Adieu Marcellus, adieu Richard, adieu Anthony!
Une liste d’adieux trop longue… Adieu Fredy!»

Hantz Prosper
21 janvier 2009

5 Comments

  • chapeau!

  • Merci de partager avec nous ce texte empreint de vérité…

  • Très beau texte. Et comme mentionné, merci de le partager.

  • Une poésie très juste et belle d’espérance. Ce combat est une nécessité que nous devons tous assumer. Ça s’appelle vivre et ça défend la vie.

    Ces policiers au dessus des lois «qui salivent à l’idée d’un meurtre sans conséquence» j’ai eu plusieurs occasions de voir sur leur visage la satisfaction d’un «power trip» avant, pendant et après des actes de violence gratuite et lâche. Je crois que les autorités en place en sont conscientes mais qu’elles essaient de berner les citoyens. Ces crimes sont tout simplement, pour eux, des résultats inévitables de leurs tactiques pour assurer la loi et l’ordre au moyen de la peur par la multiplication des cas d’exemples.

    Des citoyens revendicateurs qui veulent gérer eux-mêmes leur destin sont pour eux une sorte de crime. Ils veulent des citoyens soumis qui ont peur, des citoyens dociles qui n’opposeront aucune forme de résistance collective à l’exploitation de leur travail par les grandes entreprises. Leur «éducation» doit commencer tôt.

    Ces policiers sont la main de l’état répressif que les riches ont construit au cours des siècles afin de s’assurer une source abondante de profits en exploitant une main d’oeuvre docile et idéalement contente d’avoir un travail et d’avoir cette chance de se faire exploiter. L’état, en plus, à travers le gouvernement (qui n’est jamais composé par un parti des travailleurs)prélèvent des impôts qu’il donne au riches en gratitude de cette exploitation du travail du peuple; lui permettant ainsi de prélever d’autres impôts qu’il utilisera pour payer encore plus les riches au prochain tour. Car les enchères en subventions de toutes sortes ne cessent d’augmenter.

    Bref, nous devons nous donner une vraie république démocratique avec des institutions qui permettent au peuple de décider lui-même de sa vie et son destin.

  • yo trop bon , tout ce qui est dis est vrai du debut a la fin..

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