Conférence – Vision vs Subvention
Conférence – Ganster Rap vs Gangstérisme: au delà des stéréotypes
Conférence – La jeunesse Multiculturelle : Au-delà de l’interculturalisme
Conférence – Le Canada une puissance coloniale
Conférence – COBP sur les droits civiques et la brutalité policière
Conférence – Éducation Alternative et communautés culturelles
Serge Bouchereau du Café Jeunesse Multiculturel
et
Anna Kruzynski, Professeure à Concordia et organisatrice communautaire
Serge Bouchereau :
Condoléances à la famille Villanueva et aux autres jeunes qui ont été victimes. Le Café-Jeunesse multiculturel est un organisme communautaire qui a pour mission d’aider les jeunes multiculturel à se prendre en charge et à devenir citoyens responsables. Philosophie n’est pas « interculturel » ou « multiculturel » mais « multicuture ».
Je ne donnerai pas de conférence ceci n’est pas une université professionnel c’est une université populaire.
Pièce historique : Le mouvement communautaire au Québec était pris en charge par les religieux qui s’occupaient des malades et des miséreux. À un certain moment, vint la révolution tranquille, il y a eu une sorte d’explosion populaire. Le mouvement communautaire pour les loyers modiques, les radios communautaires et après l’intervention de l’État dans tout, nous sommes encore dans cette phase là.
Maintenant c’est quoi une organisation communautaire?
Réponse d’un membre de l’audience:
La communauté qui prend le pouvoir dans ses mains pour le bien être de la communauté.
2e Réponse :
Organisation qui répond à des besoins que les entreprises et que les ONGs ne peuvent pas répondre.
Serge Bouchereau :
À Montréal-Nord il y a beaucoup d’organismes et de tables de concertation. Un organisme communautaire peut-il venir de l’État? Non! Ça vient d’en bas, des gens qui se mobilisent autour d’un besoin, d’une question qui n’est pas satisfait, enraciné dans le milieu où ils ont semé le besoin.
Montréal-Nord on dit que c’est la ville avec le plus d’organismes communautaire. Serait-ce parce qu’il y a 2 fois plus de besoins? Ou est-ce que les organismes ne font pas bien leur travail? Moi je suis ouvert à la critique des gens envers mon organisme car c’est ça qui pousse par le changement. Je n’ai jamais assisté à un forum social comme celui-ci, sous une tente, c’est quelque chose d’exceptionnel, on devrait poser nos questions pour le changement ici!
Anna Kruzynski :
On m’a demandé de discuter de la question de la tension entre subvention et vision dans le milieu communautaire. Je vais élargir un peu la discussion pour parler du cul de sac du partenariat avec l’État. Je vais tenter de démontrer qu’en acceptant de devenir partenaire de l’État, les groupes communautaires participent en fait à la régulation – à la survie même – du système qu’ils tentent de combattre.
Les origines du communautaire tel qu’on le connaît aujourd’hui au Québec se situent dans les années 60s. Dans ces années là, la frange combattive et critique, les groupes dits « populaires », était très forte. Aujourd’hui, plusieurs se demandent ce qui s’est passé… ou est la révolte? La colère? La contestation? C’est à partir des années 1980 qu’on voit un déclin d’influence des idées et des groupes combatifs. Trois phénomènes peuvent expliquer ce déclin… l’échec du premier référendum québécois lié au projet politique social-démocrate, l’effondrement des groupes politiques d’extrême gauche et par la suite la montée du néo-libéralisme qui s’impose comme la seule alternative économique et politique pour la société.
C’est ce dernier phénomène que j’aimerais décortiquer un peu avec vous aujourd’hui…
Le néolibéralisme est un projet très peu populaire, dans les pays du Sud comme dans les pays du Nord (je n’ai pas le temps de m’étendre la dessus).
Comment ce fait-il, alors, que les gouvernements réussissent à nous l’imposer? En fait, dans les années 1990s, des économistes des institutions mondiales du néolibéralisme (Banque mondiale, FMI, OMC) annonçaient que la mondialisation néolibérale serait impossible à gouverner … à cause des inégalités hallucinantes qui sont générées… ils seraient quasiment impossible d’imposer ces politiques impopulaires dans des pays avec des régimes soi-disant « démocratiques »… Alors, fallait trouver des stratégies … Je vais vous présenter deux de ces stratégies… celle sur laquelle je vais m’étendre un peu plus, c’est qu’on appelle la « bonne gouvernance » … mais avant d’en arriver là … parlons un peu de l’autre stratégie – celle de la répression et de la fabrication d’un climat de peur…
Fabrication d’un climat de peur et répression dans les pays du Nord
- Discours constants et exagérés de la menace terroriste : à la télé, dans les journaux … les speechs des autorités publiques…
- Ressources étatiques investies dans le renforcement de “la sécurité publique” … réunions des grands de ce monde avec des dispositifs de sécurité hallucinants… mais aussi tout le climat de peur créer autour de ces évènements – les assemblées publiques de désinformation, grosse présence policière à l’avance…
- Adoption de lois – surveillance accrue des gens… le Patriot Act aux Etats-Unis, les certificat de sécurité au Canada, les caméras de surveillance ici et là, le fichage des militant.es, etc.
- Répression grandissante de la contestation: peu importe les lois … on voit bien qu’il y a une augmentation de la répression policière lors de manifestations … on se voit plus souvent attaquer par des gaz à lacrymogène ou du poivre de Cayenne … mais aussi les arrestations préventives … des leaders qui se font arrêter arbitrairement.
Résultat = protection du système en place en:
- Désarmant et réprimant les contestations
- Fabriquant un climat de peur dans l’opinion publique = paralysant
Mais la pierre angulaire de la stratégie pour imposer le projet néolibéral… et le cœur de notre discussion aujourd’hui… la bonne gouvernance…
- La bonne gouvernance
La bonne gouvernance désigne l’émergence ou la mise en œuvre par les pouvoirs publics de nouvelles mesures de concertation ou de partenariat avec la société civile, dont le communautaire. Et la mise en place de cette “gouvernance”… de ce processus de concertation ou de partenariat avec la société civile – vise à atteindre des finalités que les États modernes ne parviennent plus à réaliser d’une manière isolée, tout seul…
Je m’explique…
- L’État veut mettre en place des réformes structurelles impopulaire… il va donc chercher les groupes de la société civile et les invite à devenir des partenaires… ce sont des partenariats stratégiques… ET
- L’État encourage les groupes de la société civile, dont notamment le communautaire, par le financement de ceux-ci, à travailler à la gestion des conséquences du néolibéralisme… ils sont financer pour aider les gens à améliorer leur vies de l’intérieur des structures du pouvoir (en acceptant de participer aux politiques d’employabilité par exemple)… tout en les éloignant des stratégies de confrontation et de l’action directe qui leur permettrait de remettre en question ces structures.
La logique est simple. Si les acteurs de la « société civile » sont partie prenante des décisions prises au sein des structures de partenariats de l’État, avec, à leurs côtés les chefs d’entreprises, les politiciens et autres intéressés, ils seront en moins bonne position pour construire un rapport de force qui pourrait venir interférer avec la bonne marche de la machine néolibérale.
- Leurs positions divergentes sont noyées dans un supposé consensus… ce qui rend difficile une prise de position publique en cas de désaccord
- Leur temps limité est bouffé par la multiplication des réunions, déplacements, lecture de gros documents, analyse, rédaction.
- Résultat? Ils et elles passent moins de temps sur le terrain à conscientiser leurs membres, à construire la lutte, bref à se donner les moyens d’agir.
Au Québec, on parle d’État solidaire, d’État partenaire, d’État accompagnateur… d’un modèle « québécois »
- Selon Lucien Bouchard, premier ministre du Québec dans les années 1990, le « modèle québécois » s’articule autour du fait que: 1) la solidarité représente une valeur fondamentale de la société québécoise; 2) la concertation est le mécanisme principal par lequel les grands objectifs sociaux sont déterminés et poursuivis; 3) L’État s’implique activement dans la promotion d’un système « faisant une large place au mouvement coopératif, à l’économie sociale et à l’investissement syndical »
— 1998, « Le modèle québécois »Depuis, un grand pan du communautaire participe activement aux instances de consultation et de concertation…
Quel bilan peut-on tirer de cette participation?
Je suis de l’avis que la participation des groupes communautaires aux instances de concertation ou de consultation, aboutissent à peu ou pas de gains pour les gens… tout en dorant l’image des décideurs qui y participent…
- Le communautaire se retrouve à participer à plusieurs concertations locales, régionales et nationales… souvent, peu de gains en ressortent … mais les intervenantEs ont l’impression de s’éparpiller dans de l’occupationnel dont l’agenda est déterminer à l’extérieur … de s’éloigner de leur mission de base … Le Beau risque du Centre des femmes de l’Héritage … elles ont pris congé de toutes les concertations … elles ont fait une étude du temps consacrée à ces concertations… et ont constaté que la coordonnatrice ne faisait que ca! Qu’elles se sont éloignées de leur mission de défense des droits des femmes et de faciliter le pouvoir d’agir de celles-ci …
- On participe à des consultations organisées par le gouvernement, sur pleins de sujets… ca prend du temps… on doit s’approprier les gros documents, le langage, participer à plein de réunions… pourquoi? Avoir notre mot à dire de temps en temps? Un mot qui est perdu dans la masse des autres idées? Et, finalement, pour avoir sa photo sur la page couverture d’un rapport qui ne reprend pas vraiment l’essence de notre point de vue? Ou, pire, qui clame qu’il y a eu consensus? Grand risque de récupération…
- L’exemple le plus flagrant de ceci est le Sommet économique de 1996 pendant lequel plusieurs leaders syndicaux et autres sont devenus complices de la politique du déficit zéro et de l’institutionnalisation de l’économie sociale…
- Autre exemple, c’est la participation au processus d’élaboration de la politique de reconnaissance de l’action communautaire… qui a institutionnalisé les rapports entre l’État et les groupes communautaires … en définissant c’était quoi l’ACA … en formalisant le financement … est-ce qu’un mouvement qui est définit par l’État est autonome de celui-ci?
Je suis aussi de l’avis que l’offre de services, la création d’emploi et la mise en place de projets locaux par le communautaire s’apparente plus à la gestion palliative des conséquences du néolibéralisme qu’à l’action sociale qui mène à l’éradication des causes des injustices
- De plus en plus, les groupes communautaires sont appelés à faire des ententes de service avec l’État … ou bien, ils tentent d’aider les gens qui n’ont plus de services étatiques ou d’emplois à cause des compressions budgétaires des gouvernements en place … c’est normal! On ne veut pas que les gens se retrouvent dans la rue … mais en même temps, on gère la misère… ca prend tellement de temps, de ressources, d’énergies, qu’on finit par ne plus travailler à la défense de droit ou à l’action sociale militante…
Graduellement on assiste à une dépolitisation des problèmes qui confrontent le mouvement communautaire.
- Les courants plus critiques du mouvement communautaire se voient de plus en plus marginalisés, taxés d’ingrats qui refusent de saisir une occasion en or de rebâtir une supposée sociale-démocratie renouvelée.
- Chez bon nombre de militantEs et intervenantEs sociaux, la perte des repères et de l’imaginaire politique, liés à la transformation et au changement social, provoque des effets déprimants.
- Avec le temps, la morosité s’installe et engendre une sorte de lente dissolution des fondements mêmes du mouvement communautaire.
Le bilan n’est pas reluisant.
En guise de conclusion…
Je suis de l’avis, comme plusieurs autres analystes rebelles, que le communautaire, s’il tient à sa vision de transformation sociale, doit reconsidérer sérieusement ses rapports avec l’État… il se doit de comprendre que l’État, en établissant des rapports partenariaux, en finançant le communautaire, vise à se réguler – à se garder en vie – à consolider son projet injuste. Si on se bât contre ce système, on agit afin d’éradiquer les causes des injustices… on se doit de ne pas travailler à aider avec la gestion palliative des conséquences du système et au maintien de celui-ci? N’est-ce-pas?
Retour de Serge Bouchereau :
Très intéressant! Je partage presque tout ce qu’Anna a dit, sauf qu’avant la concertation, collaboration c’est important de confronter cette réalité, d’avoir cette expérience pour prendre conscience que ce n’est pas la bonne course, peut-être on va se casser la gueule en travaillant avec l’État, mais on va au moins se réveiller.
Participante dans l’audience:
J’ai travaillé avant dans des organisations communautaires, des cliniques communautaires, et maintenant elles sont rendues un peu perverties, car elles font partie de l’État commencent à ressembler au privé au lieu du collectif. C’est maintenant comme une copie des entreprises privées, avec un patron etc. Ces des mots et mais les mots sont importants même si c’est juste des mots. Même les travailleurs c’est tellement bureaucratisé. Je suis ici depuis 34 ans, je ne travaille plus dans le communautaire mais c’est triste le déclin des organismes communautaires, car c’était la seule place où les gens pouvaient s’exprimer. Peut-être que c’est bon, pour qu’on se rende compte que c’est ce qu’on veut.
Serge Bouchereau :
La fin des années 60 et début 70, le déclin des mouvements sociaux où les classes populaires étaient très revendicatrices. Un repli s’est fait, pendant qu’on recule, l’État avance. Dans cette lutte, des fois on doit reculer des fois on doit avancer. Reculer nous permet de mieux comprendre les choses. Depuis les années 80 surtout avec la loi 120 et les partenariats il y a des résistances aussi dans les organisations communautaires.
Participant dans l’audience:
Pas vraiment la lutte de classe aujourd’hui je pense qu’au Québec est arrivée avec la croisée, beaucoup de gens doivent se professionnaliser.
Participant dans l’audience:
Aujourd’hui la division je ne comprends pas pourquoi diviser si l’autre se renforce avec la division on fait gagner la force prépondérante. Ça fait 30 ans que je suis ici je vois toujours qu’on va de pire en pire, il faut qu’on mette un stop à notre patience.
Anna Kruzynski :
Je suis organisatrice communautaire, peut-être ce que j’ai dit était très direct, je pense qu’il y a moyen de travailler à l’intérieur du système mais il faut toujours nous poser des questions et analyser notre relation avec le gouvernement pour s’assurer qu’on ne légitimise pas le système qui est en place.
Serge Bouchereau :
Des fois c’est bien les divisions ça nous permet de distinguer les vrais lutteurs des faux. D’ailleurs l’histoire nous a appris que des fois il faut faire le ménage en notre sein avant d’attaquer l’ennemi principal.
Kapois Lamort (Auteur, historien et activiste hip-hop)
Erézy ( coordonateur de projets socio-éducatifs et activiste Hip-Hop)
Dice B( animateur de radio, activiste Hip-Hop, acteur)
Historique du ganster Rap :
- Débute aux États Unis pendant les années 80 (NWA). Fondé par Easy-E, suivi par Ice Cube. Ce rap voulait contrer la répression sociale.
- Selon, Pierre Eveil, le Gansta Rap est entrepris pour faire passer un message qui rejoint le monde des jeunes.
Le Hip- Hop est présent dans les quartiers exclus, là où il y a une réalité sociale difficile. Il faut préciser que ce n’est pas tout le monde qui est criminel.
Il y a une différence entre gangstérisme et gansta-rap. Par exemple, Hollywood fait des films de gansterisme, sans que l’on associe avec le gangstérisme ( conoté).
Le Hip-hop n’est pas seulement du ganster rap.
On peut faire un lien avec la présence du jazz pendant les années 30 qui se voulait également revendicateur.
Ces mouvement son conditionnés à développer un style. Ce style dépend de la répartition géographique et territoriale, étant donné leurs particularités. Par exemple, Montréal est une plaque tournante à cause de son multilinguisme ( français, anglais, créole , espagnol ). Il existe aussi des influences des États-Unis en ce qui concerne les styles.
Il faut faire attention, car le rap n’est pas du gangstérismes
Erézy : Montréal-Nord est le meilleur endroit pour Hoodstock à cause de son historique. On n’est pas ici en tant qu’expert ; on a accéder à de l’info à la quelle tout le monde a accès. Tout le monde peut être leader, le leadership c’est nous. Pour critiquer le hip-hop, il faut le faire dans un contexte
Mise en contexte : présence d’une société de consommation. On veut posséder pour se distinguer de la masse, en voulant toujours plus. L’élite veut garder une certaine distance avec nous et utilise divers façon de le faire (Donner du pain et des jeux). En donnant du plaisir à la population, le leader peut faire ce qu’il veut. Ex : film, sport et même le hip hop fait parti de la société du spectacle. La vérité devient imaginaire et l’imaginaire devient réalité.
Parce que dans les films de Hollywood, on ne dit pas que c’est la glorification du gangstérisme et on ne voit pas que le ganster rap; c’Est aussi des personnages.
Tout ce qui le hip hop fait, c’est répéter ce que la société leur dit. Ce sont des produits de la société, ils ont grandit dans la société. On leur présent un spectacle. On ne peut pas parler du ganster rap sans parler du contexte de la société global dans lequel il ya évolué.
Par exemple, on nous montre la mort d’un individu comme un spectacle ( Michel Jackson).
Soldja Boy, on dit qu’il a détruit le hip hop mais si on regarde, il avait cet aspect négatif qui a toujours été présent.
On a toujours tendance à dire que les jeunes d’aujourd’hui sont pire que ceux d’avant, mais les jeunes ne s’élèvent pas tous seuls. Il faut donc qu’en tant qu’adulte on reconnaisse nos responsabilités. On donne la liberté aux jeunes, mais on ne leur apprend pas comment gérer cette liberté.
DICE B : Animateur de Radio et artiste.
Le ganster rap c’est de la musique au départ .
Dans le rap, il y a plusieurs styles, toutes sortes de fragments. On ne peut pas demander à quelqu’un qui sort d’un quartier dur de faire du rap de savant. Si ton environnement est dur, ton rap va l’être aussi.
Maintenait, c’est à nous en tant que consommateur et adulte de filtrer le message, voilà ce qu’il dit, voilà d’où il vient. Pour un enfant plus jeune, c’est difficile. Voilà pourquoi, il y a un collant demandant l’avertissement, contrôle parental. En tant que société, on est responsable parce qu’on permet à cette musique de circuler.
Public Enemy, image qui était vu trop agressive, même si le message était positif. On a changé l’image.
Maintenant, avec 50 cents et autres, ce message circule sans problème. Le ganster rap n’est qu’une catégorie qu’est permise. Raison pour quoi elle est permise, ça bénéficie quelqu’un quelque part.
C’est une arme utilisée contre nous. Il y a des gens qui ont comme job d’analyser la culture, vu qu’il faut contrôler la société en laissant passer certains.
Interventions :
- À qui ca profite? et il y a des gens qui expriment leur truc, mais il y a quelqu’un qui le met sur le marché. Donc, la faute est au marché. C’est n’est pas parce que tu entends que tu dois le faire.
- Est-ce que le gangster rap peut marcher au Qc?
- Entersco, grosse compagnie, a compris le potentiel énorme du gangster rap parce que il touche beaucoup de gens qui vivent vraiment cela. Le gangstérisme était une culture qui existait déjà , la compagnie a juste ouvert le marché . C’est aussi du business. Il y a une conscience, mais l’argent parle plus fort. Qui est le responsable? Un jeune a la misère à filtrer le message. Si tu prend 50 cents, tu écoute la musique , décrit un style de vie .Mais dans les articles ca dit qu’il est trop occupé pour fêter fort.
- Mais les jeunes ne lisent pas les articles, ils voient seulement ce message véhiculé. Alors, qui est-ce qu’on blâme?
- Le gangster rap au Québec, Non , ça ne peut pas fonctionner par ce qu’on est pas parti de la manière. Sex, drugs, rock and roll, ça fonctionne moins.
- C’est pour ça que le rap fonctionne moins bien , parce qu’il est égale à super star. Ex, Celine Dion au Québec elle parle de sa famille, aux États-Unis, elle parle de son manoir.
- 50 cents est tout vendu à cause de la machine Américaine. Entersco est une grosse machine. Ex : Eminem , 50 cents sont numéro un aux États-Unis. C’est difficile de n’est pas les faire jouer. Si tu décide de ne pas les jouer, les gars de la compagnie dit, tu ne veux pas de 50 cents, donc tu n’auras pas de Madonna et tous nous autres artistes etc.
Johanne Magloire : Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse
· Session de formation sur toutes les sortes de discrimination
· Question au public : Avez-vous êtes témoins de discrimination?
o 1e : dit qu’elle a vécu beaucoup de discrimination parce qu’elle n’appartient a aucun genre en particulier.
o Avec le métissage, on passe par cette étape la, ça passe avec l’âge, on cherche souvent à se définir les autres minorités culturel vs les québécois. Il faut noter que les minorités culturelles sont aussi québécoises.
o C’est un reflex humain, de se ressembler avec ceux qui se ressemble et de s’opposer à l’autre. C’est des réactions des peurs.
o À Montréal l’histoire du multiculturalisme est la réaction du choc sociétal. Il y a une transformation très vite et rien n’est proposé.
o Au niveau de l’éducation, il y a de l’éducation à faire à l’école mais aussi une éducation politique : éducation aux droits, civiques et les rapports envers les autres.
o Les Québécois sont une minorité ethnique dans le Canada et les Québécois n’ont jamais été totalement blancs.
o Il faut aller au de la de a minorité.
o Il faut documenter la discrimination systématiquement
· Profilage racial
o Ca ne passe pas juste avec les policiers.
o Dans les écoles : par exemple, il a un décrochage plus grand chez les hattiens,
· Question : Internationaliser le débat : France et banlieue
o Il y a un problème d’immigration- fils d’immigrant.
o Il n’y a pas de racisme entre les jeunes issu de l’immigration. Le problème c’est lorsqu’on ne connait pas l’autre. Ceci amène la peur.
o Le système d’éducation en France ne bouge pas, alors c’est les associations qui doivent parler de ca.
o Les problèmes de Montréal existent dans d’autres banlieues.
· Il y a aussi du profilage racial entre nous, citoyens.
o Il faudrait quel les communautés ailles vers les québécois et les québécois vers les communautés.
o Commencer à changer notre langage.
· Commentaire : la où je viens, dans mon pays, je vivais du racisme …
o On est dans un pays riche et on vie une pauvreté, les gens à côté de nous ont faim.
o Dans un autre pays, je n’aurais pas les mêmes droits… la preuve c’est que nous sommes ici. Mais, ici la pauvreté a une couleur. Aussi il ya encore une différence entre hommes et femmes.
o Quand ca fait notre affaire, on s’en sert des droits.
o Avec les chartes, on met beaucoup de poids sur l’individu : si je m’occupe de ma vie.. je n’ai pas le temps de me plaindre.
o Les gens ne connaissent pas tous la charte et n’ont pas le temps= il faut sensibiliser.
o Lorsqu’on dévalorise l’autre… on veut l’exploiter
o Un immigrant est un potentiel très grand, il recherche à vivre dans une communauté de bien être. Le premier lien matériel, c’est qu’on veut travailler librement et ne pas être dans une agence qui pousse travailler au noir.
o Le racisme est aussi matériel. Il faut accueillir les gens avec des emplois dignes.
· Il faut utiliser les droits et dénoncer les choses sur la place publique.
· Le partage et le droit sont présentés comme un spectacle pour nous faire croire qu’il a des droits et du partage, alors que dans la vie de tous les jours; ce n’est pas comme ca.
· Le système défend certains.
· Entre nous, les organismes communautaires ne se parlent pas.
· Le Québec est dépassé par l’arriver d’immigrants.
· Il faut voir si les organismes communautaires font le travail pour leur proche ou pour les citoyens : nuance entre profession et vocation.
· Les subventions vont dans la structure déjà établie, et c’est là qu’il faut agir.
· Le Québec se divise en deux : les québécois de souche et les immigrants, vu comme des voleurs de job.
· La crise de chez nous provient d’une crise économique mondiale. Les parties politiques portent des attaques contre nos droits.
· Les mouvements sont importants pour mener une lutte.
· Utilisation du multiculturalisme et inter-culturalisme :
o Ca se confond
o C’est politique
· On a besoin de modèles.
· Il faut s’organiser, on est nombreux. Ici(au Canada), avec le ventre plein on perd l’intérêt.
Conférenciers : Jean Saint-Vil ( Jafrikayiti) et Chavannes Clerveaux
En 2007, l’Angleterre fêtait les 200 ans de la fin de la traite, dans la plus grande hypocrisie : pendant les années qui ont suivi, non seulement l’esclavage n’était toujours pas interdit mais quand les Anglais tombaient sur des navires transportant les futurs esclaves… ils lui faisaient payer une sorte de droit de passage et le laisser aller… ou comment en profiter encore. Peut-on parler aujourd’hui de « Nation Noire »? Oui, parce que ce sont les Blanc-he-s qui ont inventé la blancitude exclusive. On est tous la même famille biologiquement, mais pas historiquement.
Cette génération doit donc être déchaînée … au sens plus fort du créole [déchaîné] : à Haïti, les chaînes physiques sont tombées en 1804. Cette génération doit briser ses chaînes symboliques.
Ces chaînes ont commencé avec l’arrivée de Christophe Colomb en 1492 et du génocide de centaines de milliers d’autochtones… jusqu’à leur nom leur a été arraché. Les Tainos sont devenus des « Indiens ». Tout le monde se souvient de Toussaint Louverture, mais peu de Jean-Jacques Dessalines qui continua la bataille et mena à la victoire les troupes d’anciens esclaves contre les armées de Napoléon et celles de l’Angleterre. Napoléon envoya son beau-frère Leclerc avec des chiens affamés pour tuer tous les hommes et rétablir l’esclavage.
L’Église est responsable elle aussi de l’entreprise esclavagiste, de la destruction des familles. Les prêches des prêtres blancs, au nom d’un Dieu blanc, ont lentement et profondément travaillé les esprits vers une dépersonnalisation, une honte de soi… répétant inlassablement le message des Blanc-he-s : tout ce qui est noir doit être blanchi.
Ce n’est pas un hasard si les prisons sont noires aujourd’hui et même si Michaëlle Jean ou Barack Obama sont arrivés très haut… « can we all get along? » (Rodney King). Ce n’est pas une question de minorité visible… même majoritaire, les Noirs sont dépouillés de leurs droits, comme en Afrique du Sud. En 2004, États-Unis et Canada ont enlevé le président élu Aristide pour le déposer en République Centrafricaine. À l’école, personne n’apprend que c’est à l’école de l’Égypte ancienne, Égypte Noire, que les Grecs ont appris.
C’est aux Noir-e-s aujourd’hui d’être [déchaînés], de porter eux-mêmes leur propre combat. Il faut continuer le combat de Fanon, de John Brown, de Malcom X et non celui de Voltaire, Blanc libéral qui impose aux Noir-e-s, son propre agenda.
Chavannes Clerveaux dénonce la destruction des Noir-e-s qui a lieu partout sur la planète depuis trop longtemps. Le Ghana et au Mali, pays prospères, ont été conquis par les arabes, leurs habitants vendus comme esclaves aux Européens… Christophe Colomb devrait être considéré comme un terroriste. Chavannes a fait circuler des gravures représentant des esclaves noir-e-s maltraité-e-s, torturé-e-s, ainsi qu’une copie du « code noir » : qui sont les vrais sauvages? L’Afrique est le berceau de l’humanité et de la civilisation, même si tout a été détruit. Dans l’Antiquité déjà on nous avait imposé deux couleurs : rouge et noir; plus tard ce fut : blanc et noir. La lutte se joue dans les mentalités : à Haïti, les ONG, les profs, les médecins sont blanc-he-s; à Montréal-Nord, où on nous parle de pacification, les pouvoirs sont blancs; les Églises, catholiques ou protestantes, ont été imposées par des prêtres blancs défendant l’esclavage!
BILAN
De nombreuses questions ont été posées
- Est-ce que ce n’est pas plus une question de cœur que de couleurs? L’esclavage était une attaque spécifiquement raciale. Le pape Nicolas V a écrit une bulle papale reconnaissant un droit à l’esclavage. De 1825 à 1847, la France a pris 150 millions de francs or à Haïti (deux fois le montant de la vente de la Louisiane) dans le but d’éradiquer la nation noire. Les États-Unis boycottaient Haïti, nation d’ancien-ne-s esclaves. C’est une guerre raciale
- Que répondre à ceux et celles qui parlent de « responsabilisation des Noir-e-s » et demandent qu’on arrête de ressasser les horreurs des Blanc-he-s? à chacun sa responsabilité bien sûr : c’est à nous de résoudre nos propres problèmes et de prendre Rosa Parks comme modèle, elle qui refusa de céder sa place à un passager blanc dans le bus.
- Le clergé répète que les être humains sont fondamentalement mauvais, qu’en pensez-vous? L’utilisation de la Bible pour justifier les pratiques les plus ignobles n’est pas récente! Le passage sur Caïn a servi à légitimer l’esclavage. Dans la religion Vaudou reconnaît que l’être humain a en lui à la fois le bien et le mal
- Les couleurs des gangs de rue à Montréal-Nord sont le bleu et le rouge… c’est honteux que ces couleurs, qui devraient être sacrées à tou-te-s les Haïtien-ne-s, deviennent symboles de mort. Pourquoi le rouge et le bleu haïtien se retrouvent sur les drapeaux colombien et vénézuélien? Parce que Haïti libre a décidé d’aider tous les peuples à se libérer : d’abord avec la grande Colombie, ensuite avec Bolivar! C’est parce que ces couleurs sont symboles de vie et de liberté que Hugo Chavez est allé remercier Haïti en 2007… et elles se retrouvent sur les bourriques des Hells Angels… alors même que c’est le commerce de la drogue qui finance des coups d’États partout dans le monde.
Alain Denault, auteur de Noir Canada et Yves Engler, auteur de Black Book of Canada
Alain Denault a commencé en remerciant les organisateurs et organisatrices du forum et de Hoodstock de donner un espace à la réflexion, à l’encontre des structures officielles, des clichés médiatiques et des catégories imposées. Les médias, dont les principaux détenteurs investissent dans des entreprises minières canadiennes, ne parlent jamais du pillage, de la corruption, des trafics en tout genre, ou encore des expropriations dont se rendent complices ces entreprises.
Et pourtant, 70% des entreprises minières dans le monde… sont canadiennes ! Elles font des profits énormes, sont cotées en bourse tout comme les minerais qu’elles extraient… et personne n’explique que ces profits se font sur le dos de nombreux peuples, particulièrement en Afrique et dans les Amériques … Pourquoi ?
1- La bourse de Toronto favorise la spéculation sur les marchés miniers, en cultivant le flou sur l’acquisition des mines et l’origine des minerais.
2- Le Canada encourage l’investissement dans le domaine minier, notamment par des avantages fiscaux : il est donc plus avantageux pour les entreprises de partout dans le monde de venir s’installer au Canada, d’où elles pourront faire plus de profits sales, en toute légalité.
3- Le Canada protège les compagnies minières en leur garantissant que toutes leurs actions criminelles (utilisation de l’armée locale pour mater des rebellions ou grèves civiles, utilisation de fonds illégaux et d’argent sale, trafic d’arme par exemple) ne seront pas punies au Canada, mais dans le pays où elles ont été commises… sauf que ces pays ne sont justement pas en mesure de les punir, que ce soit à cause de la corruption ou de la pression internationale.
4- La diplomatie canadienne soutient complètement ses entreprises à l’étranger… en arguant que ce sont les fonds de retraite et RER des canadiens qui dépendent des profits de ses entreprises.
5- Au Canada, la liberté d’expression (et donc de dénonciation) passe après la réputation d’une entreprise… Ainsi, Alain Denault et ses deux collègues sont poursuivis pour 11 millions de dollars pour n’avoir fait que dire la vérité (…………). Ces procès en diffamation instaurent la peur et l’autocensure.
Yves Engler raconte comment son intérêt pour la politique étrangère canadienne est né avec le coup d’État à Haïti en février 2004, qui renversa le président élu Jean-Bertrand Aristide et auquel participa directement le Canada. 13 mois auparavant, des ministres étasuniens, canadiens et français (sans la présence d’haïtiens) se sont mis d’accord sur l’avenir d’Haïti : Aristide devait partir et Haïti être placé sous tutelle de l’ONU. Cela faisait un moment que le Canada, et la clique des ONG canadiennes financées par Ottawa, diabolisait Aristide… sauf que c’est l’ensemble des élu-e-s d’Haïti qui ont été renversé-e-s. Depuis le coup d’État, les aides canadiennes abreuvent à nouveau Haïti, alors que ce gouvernement est responsable de milliers de morts… dont personne ne parle dans les médias. Depuis 2004, tout s’est détérioré à Haïti.
Yves Engler s’est petit à petit rendu compte à quel point le Canada, dans toute sa politique étrangère, est impérialiste. C’est ce qu’il raconte dans The Black Book of Canadian Foreign Policy. Ainsi, souvenons du coup d’État au Honduras (pays d’origine de Villanueva) en juin 2009. Le Canada ne l’a pas condamné tout de suite, et seulement du bout des lèvres, et continue à abreuver d’aides le nouveau gouvernement illégitime. Pourquoi ce soutien, certes passif, mais soutien quand même ? Encore une fois, en raison des intérêts économiques du Canada au Honduras… Goldcorp, entreprise minière canadienne, très présente au Honduras, avait ainsi payé des bus et des gens pour manifester contre le gouvernement légitime au Honduras !
Déjà, lors du coup d’État de Pinochet contre Allende au Chili en 1973, le Canada s’était rendu complice. Les aides canadiennes, qui avaient été suspendues lors de l’arrivée au pouvoir d’Allende, reprennent trois mois après le coup d’État de Pinochet. Les compagnies canadiennes ont investi des milliards sous le gouvernement Pinochet. Plus loin encore dans le temps, en 1917, alors que le Costa Rica est endetté auprès de la Banque Royale à cause du détournement d’argent public de son ancien dictateur Tinoco Granado, le Canada fait pression pour que le Costa Rica rembourse l’argent volé.
Il faut abandonner la bonne image qu’on a de la politique étrangère canadienne : c’est une puissance impérialiste, tout comme sa grande sœur étatsunienne.
De nombreuses questions ont été posées aux deux auteurs :
– à quels médias se fier ? La désinformation est totale, la presse est concentrée et entre les médias, les politiques et les financiers c’est le jeu des chaises musicales… Cela tarit complètement le débat public. Il faut aller chercher du côté des médias alternatifs.
– Comment poursuivre le gouvernement et les compagnies minières ? Difficile, car la justice est détournée de ses fins : pour les poursuivre en droit criminel, il faut l’autorisation du ministre fédéral de la justice !
– En se taisant, on participe de l’impérialisme… la distance entre les élites, coupables, et les citoyens, embobinés dans la société de consommation, s’accentue, personne n’ose poser les bonnes questions. Comment générer une masse critique suffisante pour que ça change ? Au Canada, on est plus des sujets que des citoyens ; on fonctionne comme des colons, individualistes
– Quel est le rôle des ONG à Haïti ? Les ONG canadiennes sont vraiment (trop) impliquées à Haïti : il y en a beaucoup et elles sont puissantes (écoles, santé…)… or elles sont entièrement financées par Ottawa, et ont ouvertement demandées le renversement de Aristide en février 2004. La classe intellectuelle québécoise, libérale de gauche, se tait sur la situation actuelle.
– Quels sont les intérêts du Canada à Haïti ? Ce sont des intérêts économiques (des compagnies textiles ou minières par exemple). Pour le Canada et les États-Unis, il s’agissait de faire un exemple avec Haïti : ne résistez pas au néo-libéralisme… Aristide n’était pas un révolutionnaire, mais il avait soutenu des paysan-ne-s contre des expropriations de terre par les compagnies minières par exemple.
Conférenciers: Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP)
Surprise on a des droits! Atelier du collectif contre la brutalité policière
Le Collectif encourage à déposer des plaintes systématiquement. Cela est limité parce que le dossier des policier-ère-s est effacé tous les deux ans, mais cela permet au moins d’éviter l’hypocrisie de la police affirmant que tout va bien… Sans oublier que c’est la police qui enquête sur la police, ce qui laisse de gros doutes planer sur leur objectivité.
– L’identification : Il n’est pas obligatoire d’avoir une pièce d’identité sur soi en tout temps, mais cela peut être utile.
Il est obligatoire de la présenter dans seulement quelques cas :
En état d’arrestation pour du pénal (ex : manifestation non autorisée) mais pas pour du criminel (ex : meurtre ou vol)
Au volant de la voiture (pas pour les passagers)
Pour prouver qu’on est majeur quand cela est requis (bar)
Si on circule dans un lieu public la nuit (charge de flânage et vagabondage)
Dans le métro si on utilise un tarif réduit
Donner le moins possible d’informations à la police
La police elle aussi est dans l’obligation de s’identifier : matricule de 4 chiffres, badge. C’est important de s’en souvenir pour pouvoir déposer des plaintes. Sinon il faut se souvenir de son apparence physique au maximum.
– La Détention : On peut être détenu si
On est accusé de crime
Il y a un motif raisonnable de croire qu’on est impliqué dans un crime
Il faut demander à voir de quoi on est accusé
Si la procédure n’est pas suivie par les policier-ère-s, les chefs d’accusation peuvent tomber
Droit à appeler un-e avocat-e et droit à un appel à la famille
Qu’est ce qu’un attroupement illégal? Dès que trois personnes sont réunies et que la police intervient… en fait il y a plein de règlements municipaux stupides qui donnent une liberté de harcèlement à la police (pas le droit de mettre de la cendre dans un parc par ex)
– Le profilage racial : il commence à être dénoncé après 2001, car il a lieu non seulement dans les cas de mesures de sécurité mais aussi au quotidien
En 2003, une plainte pour profilage ayant eu lieu dans un HLM à St Michel aboutit devant la Commission des droits de la personne qui donne raison au plaignant.
Depuis la SPVM s’est donné une politique contre le profilage mais reste surtout des mots…
Sur les 43 mors depuis 1987 il n’y a eu aucunes condamnations de policier-ère-s pour meurtres… certains ont eu des punitions de travaux communautaires pour des plaintes accessoires. Sur les 43 morts, 21 étaient membres de minorités : 50%!
Sur les règlements municipaux : le lobby policier essaye d’imposer ces règlements (comme récemment d’interdire les insultes à un policier ou d’interdire de manifester masqué-e). Les citoyen-ne-s peuvent toutefois intervenir lors des conseils de ville pour faire pression.
– Arrestation : noter tous les détails (lieu, heure)
o Arrestation sans mandat
Flagrants délis
Motifs raisonnables qu’on vient de faire un délit ou qu’on va le faire
Seul moyen de nous empêcher de continuer un délit
Motifs raisonnables qu’il y ait des mandats contre nous
o Arrestation avec mandat
Obligation de le montrer et il doit contenir nom, description, lieu, daté et signé par un juge
On n’est obligé de donner que son nom, prénom et date de naissance
Exigez une copie de l’assignation à comparaître
Signez en barrant les espaces laissés vides
– Fouilles Après arrestations uniquement
Sauf si motifs raisonnables de croire qu’on détient des armes, ou de la drogue
S’il s’agit d’une fouille abusive, restez calme et retenez le maximum d’information pour pouvoir porter plainte.
Fouilles sommaires ou fouilles à nu
On peut demander un-e policier-ère du même sexe que soit mais la police n’est pas dans l’obligation d’en fournir s’il n’y en a pas de disponible.
– Pour porter plaine en commission de déontologie? Il faut apporter le maximum de preuves et témoins.. mais même à 5 policier-ère-s contre soit, on peut gagner en conciliation. Cela arrive souvent. Il suffit de se rappeler suffisamment d’information pour être crédible.
– Perquisition? Exigez les mandats, en détail
Droit de suivre mais sans se mêler à la perquisition, droit de prendre des notes
Contactez des proches pour témoigner
– Interrogatoires? Se taire jusqu’à l’arrivée de l’avocat
– Les mineur-e-s doivent être détenu-e-s ailleurs, ont droit à un avocat de l’aide juridique et à l’anonymat
– Manifestations deviennent illégales quand la police annonce que la manifestation est illégale et que l’on doit se disperser
– Si on assiste à de la brutalité il faut se proposer comme témoin, on peut insulter la police mais pas dire de jurons.
Shekhem Tehuti remercie les organisateurs de Hoodstock. Il dénonce le système d’éducation qui est mal fait, inégal et surtout inadapté aux jeunes non-Blanc-he-s. Dans ce système fait pour les Blanc-he-s, l’histoire de nos communautés est oubliée, niée. Cette histoire est pourtant riche et diversifiée, elle va bien au-delà de l’esclavage, de la traite, ou de l’apartheid, de tous ses référents négatifs. Les Noir-e-s sont à l’origine de l’humanité, et de la civilisation notamment par l’Égypte ancienne.
Pourquoi ce système éducatif est-il aussi injuste et mal fait? Pourquoi les jeunes ne s’y sentent pas à leur place et décrochent? Il faut se demander s’il n’y a pas une part de conditionnement des élèves à l’école : à quelle fin les programme-t-on?
Shekhem a développé une autre logique éducative pour les jeunes, pour leur donner la confiance nécessaire pour apprendre. Cette éducation, inspirée de l’Ancienne Égypte, est tournée vers la connaissance de soi, vers le développement d’une force intérieure. « La voie de l’arbre de la vie » pour que les jeunes se détournent du dégoût de soi et reçoivent une éducation juste et adaptée.
Kapois Lamort dénonce à son tour le système éducatif qui écrase les jeunes de toutes nos communautés ou lieu de les valoriser. Il n’y a pas si longtemps encore que les enfants étaient battus par certain-e-s profs. Plus généralement, le système éducatif actuel n’a aucune confiance dans le potentiel de nos jeunes! Pourtant c’est l’éducation qui permet de s’accomplir, de s’épanouir. C’est par l’éducation que les jeunes pourront choisir un métier qui leur plaît et non pas finir dans les gangs de rue. Les profs devraient être des coachs sociaux. Il faut sortir les jeunes de la victimisation (les médias n’aident pas…) ou guérir leurs cicatrices intérieures, leur intériorisation d’une supposée infériorité imposée.
Il y a des livres qui nous rappellent notre histoire…celle qu’on n’apprend pas à l’école. What they never told you in history class. Il nous faut retrouver les pages manquantes de l’histoire. (autres titres ex : Missing Pages of History de Khamit Kush, Metu Neter pt.1 de Ra Un Nefer Amen )
On dit souvent que l’éducation commence au foyer, avec les parents… mais quand ceux-ci rentrent épuisés, lessivés de leur travail, ils s’attendent à ce que ce soit l’école qui prenne la relève. Mais comment faire confiance à cette école aujourd’hui, qui aliène plus qu’elle n’éduque? Les émeutes n’arrivent jamais par hasard, les jeunes sont stigmatisés dès l’école, et la police prend la relève ensuite. La dernière réforme de l’éducation est particulièrement dangereuse et hypocrite : au nom du respect de l’autonomie de l’enfant, on instaure le règne de l’enfant-roi… et l’éducation abdique son rôle.
Kwameh Thomas sort une édition du journal Métro avec un article sur les jeunes de Montréal-Nord, illustré par une photo représentant des jeunes noirs jouant au baseball. C’est ainsi qu’on nous représente, comme si les jeunes d’ici n’étaient capables de rien d’autres! Ce n’est pas seulement un grave problème d’image, mais aussi d’aliénation… et cela ne profite à personne : toute la communauté y perd.
Les programmes éducatifs sont toujours plus aseptisés, le contenu toujours plus mince et exclusif. Il faut rétablir une image de soi positive et l’autodiscipline chez les jeunes. L’échec scolaire chez les jeunes noir-e-s est dû à un curriculum anti-Noir-e. Ces jeunes n’ont aucune connaissance de leur histoire! Des tests de mélanine (révélant la couleur de la peau) par des archéologues et historiens ont montré que l’Égypte ancienne était majoritairement peuplée de Noir-e-s. Les Égyptiens étaient les professeurs des Grecs, considérés aujourd’hui comme les fondateurs de la civilisation occidentale! Il faut que les jeunes puissent être fier-e-s de leurs origines culturelles, de leur histoire, de leurs référents.
Kwameh dénonce le fait que beaucoup de parents immigrants ou avec une culture différente de la majorité blanche, préfère donner un prénom occidental à leurs enfants! La négation identitaire commence dès l’enfance, dès le prénom !
BILAN
Les questions et interventions ont été nombreuses :
– Il est difficile pour les enseignants de tenir compte de tous les élèves, avec leurs difficultés propres, leurs origines diverses, leurs problèmes particuliers. Et à cela se rajoute l’inégalité entre système privé et système public. Devrait-il vraiment y avoir des écoles juste pour les enfants Noir-e-s? L’école fait face à un problème d’inclusion incroyable. Il faut sortir de l’histoire eurocentrée (qui explique tout à partir de la Grèce puis de Rome puis de l’Europe…) pour une histoire véritablement universelle, afrocentrée au sens où tout, mais vraiment tout (premiers êtres humains et premières civilisations), a commencé en Afrique, et non en Europe. Évidemment il faut être ouverts à tous et toutes… mais l’histoire nous apprend à nous méfier : Alexandre le Grand a brûlé les œuvres de la civilisation noire, mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
– Tamara (????) témoigne qu’elle a grandit sans rien connaître de son histoire, à part les aspects négatifs de l’esclavage… mais même en ce qui concerne l’esclavage, personne ne sait qu’il y a eu des esclaves au Canada! Cette ignorance crée de graves problèmes identitaires.
– Est-ce qu’il ne faut pas penser une histoire universelle, plutôt qu’une histoire des Blanc-he-s ou une histoire des Noir-e-s? Par exemple au Québec, on rejette le « speak white » des patrons anglophones. NE faut-il pas parler des peuples noirs au pluriel plutôt qu’au singulier? Il faut se mettre à l’école de la vérité ( une école véricentrique) . Qui contrôle la connaissance, contrôle l’action!